Un joueur a été suspendu pour avoir demandé à l’arbitre de supprimer une carte jaune reçue pendant le match. Un fait «courant» qui peut… coûter cher!
Aller demander à l’arbitre après le match de supprimer, dans son rapport, la carte jaune qu’il vous a adressée car vous la trouvez injustifiée ou qu’elle va vous priver du match suivant contre votre meilleur pote! Tout footeux connaît la «pratique», courante dans les coulisses des terrains, surtout provinciaux.
Kevin Jonckers fait partie de ceux-là. Sauf que lui a pris… une semaine de suspension pour ça! Nous sommes, en effet, le dimanche 14 octobre à l’issue du match de P2B qui oppose son équipe, Chastre, à Wavre Sports B. Les Rouge et Blanc s’imposent sur le score sans appel de 5-2. Mais le milieu de terrain chastrois écope d’une biscotte qu’il estime injustifiée. «Déçu, j’ai alors été voir l’arbitre de la rencontre, qui avait fait un bon match d’ailleurs, pour lui demander s’il pouvait ne pas mentionner ma carte jaune car j’estimais qu’elle était injustifiée», explique le joueur.
Un rapport dressé
Mal lui en a pris puisque l’homme en noir lui a signalé qu’il allait dresser un rapport, estimant que le joueur essayait, par une telle demande, de falsifier la compétition.
Kevin Jonckers a donc dû aller se défendre jeudi dernier devant le comité provincial pour éviter une lourde sanction car ce genre de faits peut valoir une suspension de quelques semaines à une année complète, carrément (voir par ailleurs). Finalement, preuve de sa toute bonne foi, le joueur s’en est tiré avec une privation d’un match – qu’il purgera ce week-end à l’occasion du déplacement à Incourt. «Je joue au football depuis des années et je n’ai été exclu qu’une fois, pour deux jaunes découlant de petites fautes de jeu. Mais je suis un joueur correct, fair-play, qui n’a jamais eu d’antécédents. Je l’ai fait comprendre aux membres de la fédération qui étaient face à moi et ceux-ci ont conclu qu’une semaine était suffisante, pour que cela serve d’avertissement, en quelque sorte. Et je l’accepte, évidemment. Ma demande envers l’arbitre, à chaud en sortie de terrain, était maladroite. Je le reconnais.»
«J’ai bien retenu la leçon»
Reste que l’intéressé a peut-être fait aussi un peu les frais de tout ce qui se passe à l’échelon national avec ce fameux footballgate (et notamment ces soupçons de matches truqués qui pèsent au-dessus de la tête des arbitres Delferière et Vertenten) qui éclabousse le sport numéro un du Royaume. Un scandale qui a éclaté le 10 octobre alors que Chastre-Wavre B s’est joué quatre jours plus tard. «C’est possible que je sois indirectement victime de cette histoire. L’arbitre a peut-être voulu faire un exemple et montrer que, non, on ne peut pas influencer des décisions qui ont été prises en cours de match. Je n’en sais rien. Quoi qu’il en soit, l’arbitre était dans son droit, j’ai fait une erreur. Voilà. Puis, ma suspension pour ce fait est aussi un message clair pour tous les joueurs de foot: n’allez pas discuter les décisions de l’arbitre après un match. Ses décisions sont de toute façon prises. Point. Et là, j’ai bien retenu la leçon», conclut Kevin Jonckers.
